L' Orgue de Châteaufort en Yvelines

COMPOSITION

de l'orgue de Châteaufort en Yvelines

   
  • 3 claviers de 54 notes -
  • Pédalier de 30 notes -
  • 42 jeux

GRAND ORGUE

  1. Principal 16
  2. Montre 8
  3. Bourdon 8
  4. Salicional 8
  5. Prestant4
  6. Flûte 4
  7. Doublette 2
  8. Cornet V
  9. Fourniture IV
  10. Régale 16
  11. Trompette 8
  12. Chamade 8

RECIT

  1. Bourdon 16
  2. Flûte 8
  3. Gambe 8
  4. Voix Céleste 8
  5. Cor de nuit 8
  6. Flûte 4
  7. Quarte de nasard 2
  8. Nasard 2 2/3
  9. Tierce 1 3/5
  10. Cymbale III
  11. Hautbois 8
  12. Voix Humaine 8
  13. Tremblant

POSITIF

  1. Principal 8
  2. Bourdon 8
  3. Prestant 4
  4. Flûte 4
  5. Octavin 2
  6. Nasard 2 2/3
  7. Tierce 1 3/5
  8. Mixtures IV
  9. Cromorne 8

PEDALIER

  1. Contre-Bourdon 32
  2. Soubasse 16
  3. Principal 16
  4. Bourdon 8
  5. Flûte 4
  6. Grande Fourniture V
  7. Contre-Bombarde 32
  8. Bombarde 16
  9. Trompette 8
 

Accouplements :

  • G. Orgue + Récit
  • G. Orgue + Positif
  • Récit + Positif
  • Tirasses :
  • Pédalier + G. Orgue
  • Pédalier + Récit
  • Pédalier + Positif -
  • Pédale de Crescendo -
  • Combinateur 16 x 16 -
  • Récit et positif expressifs
  • Appel du Plenum -
  • Appel des mixtures -
  • Appel des Anches -
  • Appel du Tutti
 

 

 " Il était une fois un fada de tuyaux d’orgues !

Ainsi débute l’histoire de notre orgue, racontée par Père Jacques Minard :

En arrivant à Châteaufort en 1976, j’ai trouvé dans l’église un vieil harmonium poussif et moisi qui avait dû rendre bien des services, mais qui était devenu le stand de chasse de toutes les souris et araignées du saint lieu !
Faute de moyens, j’ai eu un jour l’opportunité d’acquérir un orgue électronique – faute de mieux- A défaut de grives, bien obligé de plumer des merles !
Or, dans l’ancienne chapelle de l’ex " Grand Séminaire " de Versailles transformée en salle de réunions, dormait un orgue, camouflé à tout jamais par le nouveau plafond en dalles de polystyrène expansé…
Un fameux " Mutin-Cavaillé Coll " qui avait chanté les offices des grands séminaristes depuis 1941. J’en avais été le titulaire pendant les années de ma formation ecclésiastique !
L’évêque d’alors, devenu compréhensif à ma requête, finit par me confier l’instrument : Les miracles commençaient…

Toute l’aventure se mit en route.

Avec une quinzaine de mes ouailles de Châteaufort, l’orgue pris la route de mon village et avec les moyens du bord, l’équipe se mit à restaurer ce vénérable instrument et à le remonter dans le chœur de notre petite église.
Ce bricolage ingénieux eut vite ses limites, hélas ! Et c’est là que le hasard me fit rencontrer un ingénieur passionné qui savait allier la technique classique de la facture d’orgue avec les possibilités nouvelles de l’électronique. Le "flash" se fit aussitôt et le petit " Johannus " devint un trois claviers d’une quarantaine de jeux !
Jeux de tuyaux réels provenant de l’orgue du séminaire, jeux et transmission numérique des "Orgues d’Oc ", le bonheur de jouer et d’écouter cet orgue – cela compensait les critiques acerbes des "fanatiques de la vergette " !
L’essentiel était là, notre église possédait son orgue fabriqué à moindre frais et célébrait cette aventure humaine qui avait lié tant de copains durant la dizaine d’années de sa construction.

Le premier orgue conçu par le Père Jacques Minard avant l'accident de l'éffondrement de la voûte.


L’accident de l’effondrement de la voûte de chœur de l’église réduisait tous nos efforts à néant ce matin d’août 1997… Un ouvrier qui travaillait à la pose d’un relais pour le téléphone mobile, lâche son sac de plâtre dans les combles de l’église… l’orgue était écrasé par les gravats.
" L’assurance qui ne coûte cher qu’avant l’accident " paya bon gré mal gré le nouvel orgue. Bernard Thourel des " Orgues d’Oc " en fit son chef d’œuvre.

C’est la seconde aventure qui commence….. Le nouvel orgue de la paroisse de Châteaufort et de Toussus-le-Noble

             Jacques Minard

Curé de Châteaufort et titulaire de l’orgue

En ce jour d'août 2008, nous retrouvons dans les archives une version plus ancienne et plus détaillée sur l'origine de l'orgue du Grand séminaire :

Il était une fois .......un orgue â tuyaux

Vers 1860, le facteur d'orgues Mutin-Cavaillé-Coll construit un petit orgue de salon pour un mélomane du Chesnay. Cet instrument sera offert plus tard à l'église Saint-Antoine.

En 1940, le Chanoine Lejeune, alors curé de la paroisse du Chesnay, fait construire le nouvel orgue de son église et offre l'ancien au Grand Séminaire de Versailles. Le transfert et le remontage de l'instrument est alors confié à la manufacture d'orgues Beuchet-Debierre de Nantes. Cette entreprise conserve la transmission électro-pneumatique et ajoute une « Montre de 8 pieds » en façade. En cette période difficile, le matériau de construction est en zinc...

En 1947 - 1948, les facteurs d'orgues Jacques Picaud et Jacques Berberis remplacent la transmission défectueuse par la transmission électrique ;soufflerie et ventilateurs sont modifiés. L'orgue devient pour de longues années l'instrument qui accompagne la prière de la plupart des prêtres du diocèse de Versailles ... et l'instrument d'études de nombreux organistes.

Vers 1960, l'orgue subit des dégradations à cause d'une toiture déficiente. La restauration est confiée au facteur Troseille.

En 1970, le Grand Séminaire est fermé et la Chapelle transformée en salle de réunions. Un faux plafond est construit sur toute la longueur de l'édifice ... L'orgue est masqué aux regards et peu à peu disparaît de la mémoire collective.

En 1976, le Père Jacques Minard est nommé curé de Châteaufort. Il se souvient de l'orgue du Grand Séminaire dont il a été le titulaire et fait une demande afin de récupérer cet instrument ... pour le remonter dans l'église de Châteaufort. Il se voit opposer un refus ! Mais en 1979, un incendie se déclare dans l'ancienne chapelle... et les pompiers font leur travail d'extinction des feux. L'orgue qui somnolait dans la poussière de son grenier se réveille sous la douche. Du coup, du côté de l'Évêché, il n'y a plus de problèmes pour offrir ce qui reste de l'orgue à la paroisse de Châteaufort !

A ce moment commence une aventure humaine inespérée ! Il faut aller chercher les tuyaux, les nettoyer, et commencer à remonter l'instrument dans notre église. Autour du Père Jacques, les bonnes volontés se mobilisent et une équipe se met en route pour construire son orgue. Ainsi naît l'association de l'A.O.C., (Amis de l'Orgue de Châteaufort). Les heures de travail s'accumulent. On construit une ossature métallique, on rabote les planches, on colle, on soude, on câble plus de 16 kilomètres de fils. 67 familles du village prennent part à la souscription lancée en 1987 pour acheter la console.

L'orgue peu à peu prend forme.

Une partie de la tuyauterie vient de l'ancien orgue Mutin-Cavaillé-Coll, une autre  notamment le «  bourdon à cheminée » ; est offert par intermédiaire au Père Minard par le Comte de Paris : il provient de l'orgue de salon de sa propriété de Louveciennes. Quant aux 12 tuyaux de trompette en cuivre, les "chamades " de l'orgue, ils sont fabriqués sur place par Claude Ollivier.

La console de trois claviers et d'un pédalier commande à la fois la tuyauterie et les jeux électroniques.

En 1991, la rencontre amicale avec Bernard Thourel, facteur d'orgues à Toulouse, apporte à notre instrument les avantages de la numérisation, lui donne une nouvelle dimension et le fait chanter avec « l'accent » chaleureux du Midi ! Huit ans de travail et le bonheur d'entendre cet orgue au cours de nos liturgies paroissiales ou durant les nombreux concerts donnés dans notre église.  

L'orgue de Châteaufort fait désormais partie de notre patrimoine commun.

Le 14 août 1997, pendant les travaux d'installation par TDF d'un site SFR (téléphone mobile) dans le clocher, une fausse manoeuvre ... un morceau de plafond s'effondre sur l'orgue, anéantissant non seulement une partie de la tuyauterie en étain, mais toutes ces années de travail commun.

Ce jour-là, les orgues se sont tues pour de bon.

Les « assurances » permettront de reconstruire une partie de l'orgue en neuf... probablement ? Mais il y a des petits tuyaux en étain pur de 140 ans d'âge, chargés de la musique de tant de générations, et de la prière de tant de croyants qui sont à tout jamais devenus muets ... comme une petite parcelle de notre patrimoine qui s'en va.

C'était l'histoire ... d'un petit orgue à tuyaux ! 

L'A.O.C